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¡Felicidades, aux 33 millions de mères mexicaines!


©Sophie, 2016

La fête des mères est une institution au Mexique. Et même si le jour n'est pas officiellement férié, les patrons acceptent d'assez bonne grâce que leurs employés s'absentent à l'heure du repas pour manger avec leurs chères mamans. Car, à la différence d'autres pays –mais tout comme les mamans guatémaltèques, chiliennes, belges, étasuniennes ou encore canadiennes, chinoises ou brésiliennes (la liste n'est pas exhaustive)– les mères mexicaines sont fêtées à une date fixe, le 10 mai.


Les mères du groupe des pays "du 10 mai" seraient d'ailleurs les plus nombreuses. Loin devant celles des pays préférant les célébrer le deuxième dimanche du mois de mai (Japon, Zimbabwe, Suisse, Italie...). En France, il faut encore attendre le dernier dimanche du mois de mai... une date pour laquelle ont également opté d'anciennes colonies françaises telles que la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, la Côte d'Ivoire... Bref, si la plupart des pays rendent hommage à leurs mamans, ils ne le font pas tous en même temps!


A l'occasion de ce jour exceptionnel, l'INEGI (l'institut national de statistiques, de géographie et d'information) publie un portrait socio-démographique de la mère mexicaine. Ainsi près d'un(e) mexicain(e) sur quatre est-il aujourd'hui... une mère (32,7 millions en 2015). 42,6% des femmes mexicaines font partie de la population économiquement active, et de ce pourcentage, 73% sont mamans. Les femmes mexicaines ont en moyenne 2,3 enfants. Mais lorsqu'elles ont un emploi (en plus des tâches domestiques et familiales), elles en ont moins (2 contre 2,6 pour les non économiquement actives).


A l'heure où le jeunisme est de mise, dans les entreprises comme dans la société en général, les quadragénaires mexicaines mères de famille apprendront avec délice qu'elles sont beaucoup plus actives économiquement que les femmes plus jeunes (ou plus âgées); mais aussi que les femmes actives divorcent plus fréquemment que les non actives (15% contre 5%). Par contre, elles sont moins souvent veuves (6,6% contre 12,9%).


Enfin, les mères économiquement actives sont majoritairement des employés (64,6%). 26,5% travaillent pour leur compte et 5,8% travaillent encore sans rémunération. Seules 3,1% des femmes emploient du personnel ou sont patronnes!

INEGI 2019

La plupart des mères économiquement actives sont commerçantes ou travaillent dans le secteur des services à la personne. Si vous voulez être artiste, technicienne ou encore professionnelle (professions libérales, avocate, médecin...), si vous voulez un jour occuper des postes de directions, mieux vaut –encore aujourd'hui– ne pas avoir d'enfants! Paradoxalement, les mexicaines sans enfants travaillent plus dans le secteur de l'éducation que les mexicaines avec enfant...


Enfin, seules 12% des femmes employées perçoivent de la part de leurs employeurs une prestation pour concept de "frais de garderie" *.


Après toutes ces données, qui doutera de la vigueur de la fête des mères au Mexique? Pour reprendre les mots du poète mexicain, Manuel Acuña** (qui a visiblement eu du mal à dépasser sa phase oedipienne) :

"¡Que hermoso hubiera sido vivir bajo aquel techo.

los dos unidos siempre

y amándonos los dos;

tú siempre enamorada,

yo siempre satisfecho,

los dos, un alma sola,

los dos, un solo pecho,

y en medio de nosotros mi madre como un Dios!... "

"Qu'il eu été beau de vivre sous ce toit.

Les deux, unis pour toujours

et nous aimant

Toi, toujours amoureuse

Moi, toujours satisfait

Les deux, une seule âme

Les deux, une seule poitrine

et entre nous, ma mère comme un Dieu"


©Masiosarey, 2019

 

* Ce pourcentage ne prend pas en compte les subventions gouvernementales, tels que par exemple les services de garderie infantile de l'IMSS (Instituto Mexicano del Seguro Social).

*"Nocturno a Rosario" dernier poème de Manuel Acuña. Ce poète de Saltillo se suicide en 1873, à 24 ans, selon la légende, par amour pour la belle Rosario de la Peña.

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