22° Tour de Ciné Francés. L’évènement cinématographique de la rentrée
2018, ou l’année de Vincent Cassel... Ce vendredi 7 septembre débute la 22ème édition du Tour de Cine Francés. Pendant cinq semaines, la sélection 2018 sera présentée dans 147 salles de 73 villes à travers le Mexique. A vos agendas !
Au programme de ce 22ème Tour de Ciné Francés, organisé par l’Ambassade de France, CinePolis, la Fédération des Alliances françaises, l’Instituto Mexicano de Cinematografía (IMCINE) et Nueva Era Films, une sélection bigarrée : un éventail de comédies, un drame sociale sur la maternité, un polar ou encore une plongée historique dans le Tahiti de Gauguin... en somme, un bel échantillon de la toute récente production cinématographique française et... un acteur à l'honneur, Vincent Cassel*, qui tient le premier rôle dans deux des sept long-métrages présentés. Et cette année encore, les institutions co-organisatrices célèbreront également le cinéma mexicain en proposant aux spectateurs dix-sept courts-métrages mexicains !
Long-métrages français : la sélection 2018
Dans la catégorie « films potentiellement anxiogènes », vous pourrez découvrir deux long-métrages remarqués en France. Le premier, Gueule d'ange de la réalisatrice Vanessa Filho (Cara de ángel, 2018), raconte l’absence d‘une mère, passablement irresponsable, vue à travers les yeux de sa fille de 9 ans, pratiquement abandonnée à elle-même. Présentée cette année à Cannes, cette histoire douloureuse est menée, tambour battant et sous le soleil du sud de la France, par une jeune actrice très touchante et une Marion Cotillard blonde platine. Le second est un polar, et quel polar : le retour polémique du réalisateur Erick Zonca (La Vie rêvée des anges, 1998) avec un exercice de style autour de la disparition d’un adolescent : avec Sandrine Kimberlain en mère éplorée, Romain Duris en sinistre professeur de français et Vincent Cassel en inspecteur fortement abimé par la vie et par l’alcool (Sin dejar huellas/Fleuve noir, 2018, adapté du roman Une disparition inquiétante de l’israélien Dror Mishani).
Toujours dans la catégorie « Vincent Cassel », l’acteur encore, mais cette fois en Gauguin possédé (par la peinture), abimé (par la vie) et... tahitien d’adoption. Ce long-métrage, inspiré des carnets de voyage du peintre, avait mobilisé les critiques lors de sa sortie : principalement pour avoir manqué de distance critique quant au contexte historique (entendez colonial) et social (la relation de Gauguin avec une très jeune fille). N’en reste pas moins une belle performance d’acteur, à voir si vous aimez Gauguin, le cinéma et/ou... Vincent Cassel ! (Gauguin, viaje a Tahití/Gauguin, voyage à Tahiti, 2017, d’Edouard Deluc)
Côté comédies, pas de trace de Vincent Cassel, mais de charmantes variations autour du mensonge, de la différence, de la tolérance et de l’entraide. Dans la catégorie « films en costumes (et bande-son pop) », Jean Dujardin, capitaine de l’armée napoléonienne et fabulateur hors pair, nous offre un délicieux festival de passes d’arme avec Mélanie Laurent, forte tête un rien dans le contrôle (El regreso del heroe/Le retour du héros, 2018, de Laurent Tirard). Pour les amateurs de comique de situation, Franck Dubosc, incarnant lui aussi un menteur invétéré, décide –sur un coup de tête pour le moins surréaliste– de se faire passer pour un paraplégique et rencontre... l’amour évidemment (Rodando hacía ti/Debout tout le monde, 2018, de Franck Dubosc). Dans la rubrique « comédie à haute charge émotionnelle », un jeune adolescent autiste Asperger aide un quarantenaire divorcé et entraîneur de foot à devenir, sinon un meilleur entraîneur, un homme meilleur qui (attention spoiler!) rencontrera lui aussi l’amour (Señor Sabelotodo/Monsieur je-sais-tout, 2018, de Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygoniea, adapté du roman La surface de réparation d'Alain Gillot). Finalement, dans une version rurale et normande du britannique The Full Monty (1997) et avec un tout aussi maigre début de réflexion critique sur notre société du buzz, les agriculteurs en difficultés d’un petit village se demandent s’ils doivent (ou pas) poser tout nus pour faire connaître leur cause (Normandia al desnudo/Normandie nue, 2018, de Philippe Le Guay).
En bref, avec ou sans Vincent, vous ne devriez avoir que l’embarras du choix.
Le Prix La Palomita du court-métrage mexicain
Parallèlement à la sélection française, et pour la 13ème année consécutive, dix-sept courts-métrages mexicains seront présentés en première partie de chacune des projections. Cette initiative vise à donner à de jeunes réalisateurs mexicains la possibilité de faire incursion dans le circuit commercial. Et le résultat est hétéroclite, à la fois grave et jubilatoire.
Comme chaque année, un jury, composé de professionnels mexicains du secteur de l’audiovisuel, décerne –dix jours avant le début du Tour– le prix La Palomita du meilleur court, qui permettra au jeune réalisateur sélectionné d’aller présenter son projet au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Le film lauréat 2018 ? El futuro, d’Ernesto Martínez Bucio, un instantané de la société mexicaine qui se dessine, aujourd’hui, sur fond de violence et d’incertitude, et que vous pourrez donc découvrir en salle à partir du 7 septembre.
Le Tour de Ciné Francés, un incontestable succès culturel et commercial
Et ce n’est pas peu de le dire ! 22 années au compteur, environ 300.000 entrées espérées en 2018 (un record de 320.000 entrées avait été atteint en 2016), un habile équilibre entre circuits commerciaux et non-commerciaux (tels que des centres culturels, les Alliances françaises à travers le pays...) et des sponsors de plus en plus nombreux, parmi lesquels nous pourrions citer Ubifrance, Canal Once, TV5 ou encore Megacable...
Le Mexique, nous rappellent les organisateurs, est le 4ème pays au monde où l’on voit le plus de films français ; une proposition cinématographique considérée comme alléchante donc, et qui arrive en 3ème place en termes d’entrées (après les productions étasuniennes et le cinéma mexicain). Le Tour du Ciné Francés n’est sans doute pas étranger à un tel succès !
Sauf que, cette année, la concurrence sera rude au démarrage. En effet, le pays célèbre sa toute première Fiesta del Cine Mexicano, du 7 au 13 septembre, avec des places à 20 pesos pour voir ou revoir des films mexicains.
©Masiosarey, 2018
* Une sur-représentation toute proportionnelle puisque Vincent Cassel est à l’affiche de deux long-métrages sortis en 2017 et (pour le moment) pas moins de... six autres films présentés en 2018.
22° Tour de Ciné Francés, le programme et les bons plans...
CineBono. Il existe un pass de 4 entrées simples (ou deux entrées VIP), et que vous pouvez aquérir en ligne ou aux guichets de vos cinémas pour la somme de 160 pesos.
Cinepolis Klic. Ou l’effet Netflix ! Fort utile pour revoir chez vous et en ligne les films des sélections précédentes.