top of page
Espace entreprises
Rechercher
Masiosarey

Une vraie fête des pères! Semaine footballistique du 11 au 17 juin 2018


Masiosarey

Difficile de bouder notre plaisir cette semaine, alors que le Mexique fait la Une de la presse francophone pour autre chose que la violence ou la corruption. Une gabégie d'adjectifs donc, pour une victoire historique du Tri face à la machine allemande... et quelques couacs pré-match pour les éternels pessimistes.

Pas besoin de faire un dessin...

... Le Mexique a battu l'Allemagne 1 à 0, pour le premier match des deux équipes. !

"Un énorme Mexique fait tomber les champions du monde" annonce, enthousiaste, RFI. Et débute la course aux qualificatifs –plus ou moins imaginatifs– pour qualifier cette victoire: "Grosse surprise" pour le Figaro; "Première déflagration" pour Libération; "Grand succès" pour RDS Canada (qui cependant semblait connaître le résultat avant le match puisque l'article est daté de samedi!); "Coup de théâtre" pour La tribune de Genève, qui rappelle que le premier de cette poule rencontrera le victorieux du groupe où joue la Suisse (ex-aequo dimanche contre le Brésil, autre surprise de ce mondial); "Enorme surprise" pour L'essentiel du Luxembourg, qui renchérit en vantant la "Contre attaque" mexicaine, un "modèle"; ou encore un "Premier coup de tonnerre du mondial" pour LCI.

Plus fort encore, Le Soir et 20 Minutes annoncent un... "Tremblement de terre", un vrai. En effet, selon le SIMMSA (Red de Monitoreo Sísmico, Análisis e Investigación Geológica), au moment où le but a été marqué, une petite secousse sismique aurait été repérée par deux capteurs.

Alors, qu'à deux jours du match, (presque) personne ne pariait sur une victoire mexicaine, L'Equipe (15/06/18) reconnaissons-le, relayait des sons de cloches dissonnants. Dans un entretien au quotidien sportif, le joueur allemand Joshua Kimmich révèlait en effet que, malgré un score final sans appel (4 à 1 pour l'Allemagne), le dernier match que son pays avait joué contre le Mexique en 2017 avait été compliqué.

Et c'est effectivement ce qui s'est passé. Eurosport (17/06/18), qui qualifie le match de "première grosse sensation" du mondial (personne n'attendait vraiment que le Mexique fasse chuter, dès le premier match, les tenants du titre), propose une analyse technique pour le moins concise : "un pressing très haut de tous les instants et des passes rapides pour faire bouger un bloc allemand complètement désolidarisé". Voilà, vous savez tout.

A noter, le bel article du Point qui, après avoir reconnu que la presse française s'intéresse relativement peu à l'équipe nationale mexicaine, rappelle qu' "il faut se méfier d'une équipe qui passe le premier tour d'une Coupe du monde sans discontinuer depuis 1994.". Un constat peut-être un peu facile à cette hauteur. Mais, pour notre plus grand plaisir, l'hebdomadaire poursuit : "Technique, intelligente et travailleuse, cette sélection nationale est composée de très bons joueurs de football sous-médiatisés en raison du désintérêt relatif du championnat mexicain pour la presse française (sauf quand il s'agit de raconter la vie d'André-Pierre Gignac)". Qui, mais qui, ne boit pas du petit lait?

Mariachis et fêtes: des mexicains fidèles à eux-mêmes

Et oui! Les supporters mexicains, en revanche, ne passent jamais vraiment inaperçus. Surtout lorsque leurs "couvre-chef" et autres costumes bigarrés envahissent les tribunes pour la plus grande joie des commentateurs et journalistes sportifs. Ouest-France (17/06/18) ne fait pas exception et avait ostensiblement hâte de voir le match. Les "sombreros" mexicains devenus "chapeaux de paille" dans les colonnes du Figaro (14/06/18), qui propose un reportage sur l'ambiance bizarre qui règne sur cette coupe du monde en Russie.

Après avoir retenu leur respiration pendant une deuxième mi-temps cardiaque, les mexicains ont finalement laissé éclater leur joie. On passe sur les supporters qui ont fait le déplacement en Russie, et dont les images ont fait le tour du monde. Plus étonnantes, les manifestations spontanées dans les pays francophones où résident les mexicains. Ainsi L'Union rapporte qu'à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, les mexicains "ont mis l'ambiance avec des danses et des chansons traditionnelles de leur pays". Ils étaient 14... (on les a compté sur la photo!). Et puis un marseillais célèbrait également cette victoire : le roi Gignac, qui joue à Monterrey, dont Foot Marseille publie un cliché pour le moins étonnant... Un cliché repris par Le Figaro et qui devrait donc faire son petit tour de la planète foot.

Mais ils étaient malgré tout plus nombreux à sauter de joie au Mexique. La note AFP était la première à relayer la liesse nationale. Puis L'Express a enchainé à 20h30, suivi de la La Nouvelle République (17/06/18) et, enfin, du Point le 18 au matin, décalage horaire oblige.

Couacs orgiaques et prémonitoires?

Mais cette victoire a été précédée de quelques couacs; le plus viral d'entre eux étant l'histoire de la petite sauterie. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, le 5 juin dernier, certains "sélectionnés" auraient été pris en flagrant délit de fête-orgiaque avec des jeunes femmes de petite vertu (comprenez, tous à poil dans une piscine). Une note, reprise mots pour mots par L'Alsace (17/06/18) et Le Dauphiné Libéré (17/06/18) ,revient sur l'affaire avec moult détails. La dite fête, à laquelle participaient 30 prostituées et 9 joueurs, aurait duré 24h. A la suite de quoi, le joueur vedette Hector Herrera aurait même fait un voyage express pour s'expliquer avec sa compagne. L'affaire a fait grand bruit, mais poursuivent les médias français la Fédération mexicaine n'a pris aucune mesure pour sanctionner les coupables (qui se sont évidemment déclarés innocents et surtout ont juré qu'on ne les y reprendrait plus).

L'article poursuit en exposant les différentes positions sur l'affaire, qui polarisent le débat "footballistique". Certains pensent que les pressions conidérables qui pèsent sur les joueurs peuvent logiquement porter préjudice à la concentration de l'équipe. D'autres défendent l'idée que l'évènement aurait finalement un effet inattendu, celui de souder les joueurs mexicains. Et, effectivement, au vu des vidéos qui circulent, on peut imaginer que batifoler dans une piscine créé sans aucun doute des liens...

Des liens qui se forgent avec les années... apparemment. Les Inrockuptibles (06/06/2018), en échos à l'article du Parisien (06/06/18), rappelle que ce n'est pas la première fois qu'une telle affaire secoue l'équipe nationale mexicaine. En 2010 déjà, lors d'une rencontre contre la Colombie à Monterrey, des joueurs avaient été pris la main dans le sac! Rebelote en 2011 à Quito. Une histoire qui rappelle des épisodes français très similaires, mais qui permet surtout au site Bein Sports et à Eurosport (17/06/18) de titrer respectivement juste avant le coup de sifflet du match contre l'Allemagne: "Le Mexique et l'orgie du jeu"! et à la fin du match, "une orgie de bonheur".

Le cas Rafa Marquez

Dans le camp des grincheux et des grinçants, et bien entendu avant le match victorieux, Libération (16/06/2018) avait choisi de faire un portrait peu glorieux de l'étoile du football mexicain Rafa Márquez. Qu'il est dur de faire des prédictions qui se révèlent fausses le jour suivant! Car l'auteur de l'article explique que "sauf surprise" le joueur (qui participe pour la cinquième fois à un Mondial), ne devait pas figurer dans l'´équipe qui jouerait contre l'Allemagne, dimanche. Un pronostic qui semblait gagnée d'avance, car le joueur est dans l'oeil de l'ouragan judiciaire ! En août 2017, Rafa était étiqueté par le Département du Trésor des Etats-Unis pour ses liens supposés avec "Raúl Flores Hernández, baron de la drogue réputé proche du puissant cartel de Sinaloa". Depuis cette date, il ne peut jouer aux Etats-Unis et les sponsors l'ont peu à peu abandonné.

Mais, ce dimanche, Rafa Márquez sera finalement entré sur le terrain à la 74ème minute, avec un maillot sans aucun sponsor, preuve que l'on peut toujours taper dans un ballon sans avoir à porter une marque dans le dos! Preuve aussi que l'amour du jeu est toujours un moteur dans ce monde de fric... pardon... de brutes!


Et pour finir, la preuve que L'Equipe aime décidément le Mexique. Récupérant une photo de l'équipe nationale lors du Mondial 1978 en Argentine (le Mexique s'y était fait battre à plat de couture dès le premier tour par la Tunisie, l'Allemagne de l'Ouest et la Pologne), le journal sportif s'improvise critique de mode et déclare que cette sélection est probablement la plus stylée de tous les temps. Un retour délicieux sur les réussites et les fashion faux-pas du Tri!

Qui osera, après ce match (et ce Mondial), déclarer que le foot est ennuyeux? Sûrement pas nous!

Recherche

masiosarey_marron_edited.jpg
bottom of page