Semaine du 2 au 8 octobre 2017
JOURNALISTES ET TERRORISME, TOUJOURS D'ACTUALITE
Une fois n'est pas coutume, la revue de la presse mexicaine fait écho à la revue de la presse francophone ; ceci, malheureusement, à propos des journalistes mexicains assassinés. La Vanguardia (08/10/2017) explique qu'à l'occasion de la remise des Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, une stèle a été érigée dans cette ville de Normandie en hommage aux journalistes décédés cette année dans le cadre de leur activité professionnelle. Les noms de quatre mexicains y figurent : Javier Valdez, Miroslava Breach Velducea, Cecilio Pineda de Guerrero et Maximino Hernández. L'initiative est louable, mais le compte n'y est pas...
El Universal (02/10/2017) raconte pour sa part les évènements, qualifiés d'actes de terrorisme par le premier ministre canadien, survenus à Edmonton.
Cette semaine, le football africain est aussi en deuil : l'ivoirien Georges Griffiths, âgé de 27 ans, a été assassiné par deux voleurs dans sa ville natale (AS Mexico, 08/10/2017).
Et dans la rubrique des suites du tremblement de terre à Mexico, l'éditorialiste Barbará Anderson, dans les colonnes de Milenio (06/10/2017), met en cause très frontalement l'entreprise immobilière Canada Building, qui utilisait comme argument de vente la sécurité anti-sismique des immeubles qu'elle construisait. Or, l'une de ses constructions, dans l'ensemble Residencial San José de Colonie Portales, vient de s'effondrer. L'entreprise aurait disparu du jour au lendemain... Mais attention, ces entrepreneurs véreux, contrairement à ce qu'indique le nom de l'entreprise, ne sont pas canadiens.
Décidément, l'actualité de l'aviation mondiale est une fois encore riche cette semaine. Après l'avion qui dérape ou celui qui perd une turbine en vole, voici, l'avion qui ne peut pas atterrir : un avion d'Air Canada a été mis en attente trop longtemps avant de pouvoir finalement atterrir d'urgence dans un aéroport d'Inde... à court de carburant! (Transporter 1200, 08/10/2017).
ECONOMIE
L'actualité économique entre les trois pays membres du TLC est, elle aussi, riche cette semaine, partagée entre guerre commerciale sur certains produits et bonne entente bilatérale plus ou moins affichée... en bref, un panorama toujours plus complexe du commerce international.
Juste retour des choses, ou illustration parfaite de l'expression "rendre la monnaie de sa pièce". La nouvelle concerne le Canada et les Etats-Unis et, cette fois, ce n'est plus l'aviation (on a vu la semaine dernière, les rebondissements de l'affaire Bombardier), mais le secteur du vin qui est en première ligne. Car le Canada menace de renforcer les restrictions pour les importations de vins étrangers (lisez, les vins californiens) afin de protéger la région de British Columbia, principale région productrice de vin au Canada. Une affaire à replacer dans le contexte des renégociations du TLC, puisque l'administration Obama avait déjà, fin 2016, déposé auprès de l'OMC une plainte contre le Canada à ce sujet justement (Expansión, 05/10/2017). Une illustration parfaite également, de la complexité des relations commerciales entre partenaires commerciaux, TLC ou pas. Malheureusement, dans cette eau du bain que l'on menace de jeter au Canada, il y a aussi du vin mexicain...
En revanche, les relations commerciales entre Canada et Mexique semblent au beau fixe : les exportations mexicaines au Canada auraient augmenté de 31,50% au mois d'août dernier et celles du Canada au Mexique de 21%, avec une balance commerciale toujours favorable pour le Mexique. Les principaux produits échangés, du Mexique vers le Canada, sont les équipements aéronautiques, les véhicules de transport, les appareils mécaniques et les équipements électriques ou encore les produits à base de métaux. Dans l'autre sens, du Canada vers le Mexique, les exportations phares concernent les céréales et les produits oléagineux, les équipements aéronautiques et les produits à base de métaux (Expansión, 05/10/2017).
Attention, que cela ne devienne pas une habitude! La chaîne de café canadienne Tim Hortons annonce à nouveau son arrivée au Mexique. Nous avions, il y a quelques mois, repéré que cette entreprise allait lancer sa chaîne de café au Mexique avant la fin 2017. Pour ceux qui l'auraient oublié, voici une nouvelle fois l'info en exclusivité : Horton s'installe au Mexique! (Sin Embargo, 06/10/2017 ; Huffington Post mexico 05/10/2017).
SOCIETE/SANTE
Le secteur minier canadien au Mexique se retrouve régulièrement dans notre revue de presse, soit dans la section économique, soit –le plus souvent d'ailleurs– dans la section société et justice. Cette fois, c'est un incendie qui a tué plusieurs mineurs mexicains dans une mine d'argent dans l'état de Coahuila, propriété de l'entreprise canadienne First Majestic Silver Corp. (El Universal, 02/10/2017). La mine porte un nom prémonitoire, La Encantada, mais l'entreprise aurait déjà des problèmes avec les anciens propriétaires, selon Cristina Aurebach, activiste (Sin Embargo, 02/ 10/2017).
Autre entreprise minière canadienne en difficulté, celle de Mining Corp. qui avait il y a quelques mois présenté un projet d'exploitation d'une mine d'or à Paila (Veracruz) et qui, finalement, décide de retirer son projet. En effet, lors de la consultation publique, obligatoire pour toute présentation de manifestation d'impact environnemental, les opposants au projet (ONG LaVida, Université Veracruzana) ont apparemment réussi à se faire entendre (e-veracruz, 04/10/2017).
Animal Político (05/10/2017) s'intéresse à la politique française de lutte contre l'anorexie, et commence son article en expliquant que la France est le deuxième pays européen comptant le plus de personnes ayant un poids inférieur à leur poids approprié. La lutte, explique la revue, commence en mettant en garde contre les publicités mensongères (utilisation de photoshop) et le monde du mannequinat (certificat médical obligatoire). Et de conclure que même si ces mesures vont dans le bon sens, la lutte contre cette maladie et les changements de mentalités restent trop lents...
Le Ministère de la Santé mexicain alerte sur l'épidémie de rougeole qui touche l'Etat Canadien de l'Ontario. L'article de Zócalo (8/10/2017) rapporte que le dernier cas de rougeole autochtone au Mexique a été enregistré en 1996. Pour plus d'information sur la vaccination au Mexique, voir Masiosarey.
Enlace Judio (05/10/2017) s'intéresse à la fuite des cerveaux "médicaux" français vers Israël. Et le journal de rappeler la valeur de la formation française et de citer les noms de célèbres médecins d'origine juive. Ces départs ont été provoqués par la vague d'attentats en France, mais aussi par une plus grande flexibilité dans l'obtention des autorisations pour exercer en Israël.
L'Etat de San Luis Potosí annonce une possible collaboration avec la France pour mettre en oeuvre un programme de bracelets électroniques pour les condamnés à la prison (El Pulso, 05/10/2017)... Une affaire à suivre...
CULTURE
Une fois encore, la France rend hommage aux journalistes mexicains, mais cette fois aux dessinateurs de presse. C'est le caricaturiste Angel Boligán, originaire de Cuba mais installé au Mexique depuis 1992, du quotidien El Universal (08/10/2017), qui reçoit le prix Humour Vache de la 36ème édition du Salon International de la Caricature, du Dessin de presse et d'Humour de Saint-Just le Martel.
Les Chilaquiles les plus chers du monde se trouvent en France! Mais, rassurez-vous, c'était vendredi dernier et pour la bonne cause. Des résidents mexicains en France ont organisé l'évènement "Canta y no llores" afin de rassembler des fonds pour les victimes des séismes du mois de septembre. Ateliers de marionnettes, peintures de visages aux couleurs de la Catrina, Tacos et... chilaquiles, Tous les fonds seront reversés à des ONG travaillant à Oaxaca (La Razón, 08/10/2017).
Pour terminer sur une note plus positive, la chronique de l'Ambassadeur de Suisse au Mexique, dans le quotidien Excelsior (07/10/2017), nous rappelle l'apport des suisses au design mondial. Une contribution qui sera reconnue lors du Word Design Capital Mexico 2018, dont la Suisse sera le pays invité.