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Constitution politique de la ville de Mexico

Une initiative qui "rompt le record mondial d'exubérance des droits !" selon Antonio Azuela, sociologue à l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM).

©El Colegio de México

Le 15 septembre, le chef de la ville de Mexico, Miguel Angel Mancera, a en effet remis l’initiative de Constitution politique de la Ville de Mexico à la toute nouvelle Assemblée constituante. Cet organe législatif temporaire (composé de 99 députés, en partie élus, en partie nommés par les partis politiques et en partie nommés par le président Enrique Peña Nieto et le chef du gouvernement du District Fédéral) a maintenant 4 mois pour débattre et entériner ce texte.

En mars dernier, et en réponse à la timidité du débat dans la sphère publique, El Colegio de México a lancé une série de tables-rondes thématiques. La troisième en date, organisée le 22 septembre, invitait cinq spécialistes mexicains à réagir au texte tout juste soumis à l’Assemblée constituante.


©El Colegio de México

Ariel Rodríguez Kuri, historien et membre de la Commission de rédaction du projet, a explicité la méthode de travail et les positions respectives des 28 membres de cette Commission. Puis le débat a commencé.

Antonio Azuela (sociologue de l’UNAM) a insisté sur les enjeux et les partis-pris de l’initiative. Selon lui, ce projet « rompt le record mondial d’exubérance des droits », car ce n’est pas tant la question - fondamentale - de la distribution des pouvoirs qui a occupé les rédacteurs, sinon celle des droits en soi. Ignacio Marván (politologue du CIDE) a, pour sa part, reproché au projet d’être « plus une plateforme électorale qu’une constitution », tout en pointant du doigt quatre limites du texte : son langage confus, sa conception utopique de la citoyenneté, ses problèmes de constitutionnalité, et, enfin, ses lacunes en matière de droit urbain. Luis Jaime Sobrino (spécialiste de l’économie urbaine au Colegio de México) s’inquiète lui aussi des imprécisions rédactionnelles et constate, par ailleurs, que la vision métropolitaine est quasiment absente du projet. Enfin, Arturo Alvarado (sociologue du Colegio de México) regrette le manque de clarté à propos de qui gouverne et qui est gouverné. Selon lui « il y a des excès dans la partie relative à la participation citoyenne ».

©El Colegio de México

Le débat promet donc d’être stimulant !

Espérons que les citoyens et les habitants du révolu District Fédéral y trouveront réponse aux questions qu’ils se posent. Et qu’ils s'intéresseront aussi d’un peu plus près à ces arguties techniques qui finalement vont régir leur vie quotidienne. Car enfin, si cette initiative cherche fondamentalement à octroyer plus de pouvoir de décision au citoyen, le premier devoir de ce dernier serait peut-être de mieux s’informer.

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